Frédérique Chevé, Secondes peaux

Galerie Musidora

Lycée Louis Feuillade

Frédérique Chevé ɶuvre avec les publics. La rencontre et l'échange sont les fondements de son travail. Elle réalise des oeuvres textiles monumentales composées d'images et de textes, le tout est assemblé par des mètres de fils cousus à la machine. Elle mène principalement des résidences d'artistes en milieu scolaire et dans des quartiers. Avec les élèves et les habitants, elle partage des moments de vie, elle écoute, elle recueille les témoignages qui deviennent les matériaux de la création artistique. Le public participe à la réalisation. Au lycée Louis Feuillade, l'artiste propose dans la galerie Musidora une rétrospective de ses ɶuvres récentes. Plus de 500 élèves des établissements de Lunel bénéficieront de visites et de médiations dans la galerie du lycée. L'artiste interviendra également avec une classe d'élèves en spécialité arts plastiques afin de leur faire découvrir le travail du textile.

L’an passé en résidence au lycée Victor Hugo de Lunel, Frédérique a questionné le sens du mot territoire, celui qui l’accueille depuis une dizaine d’années. Qu’est ce qu’un territoire? Quelle mémoire renferme t-il? Quelle est son histoire? Plusieurs centaines d'élèves des sections générales et professionnelles ont contribué à la réalisation en amenant une photographie, en racontant leur histoire, en teintant des tissus. L’œuvre collaborative a pris la forme d’un assemblage textile de 6m de long, se déroulant comme un chemin à emprunter. Cette oeuvre est visible dans l'exposition, elle permet de créer du lien entre les deux lycées de la ville.

Artiste touche à tout, Frédérique n'a de cesse d'explorer, de se nourrir de recherches dans les champs de l'histoire, l'urbanisme, l'anthropologie. Elle s'intéresse par ailleurs aux liens entre Art et Citoyenneté et à la manière dont l'artiste, en société, au travers de son oeuvre, peut traduire le principe de laïcité.

Elle interroge le déracinement et l'exil, la maison dans sa dimension symbolique, la mémoire des murs que l'on quitte et les souvenirs qui s'y nichent, mais aussi le parcours, l'identité et le territoire. L'oeuvre devient alors un écrin délicat, tel un tiroir dans une armoire de famille.

Préserver l'intime, conserver une trace. L'artiste tente de rendre visible l'invisible, mettre de l'ordre dans ce qui est fragmenté, saisir ce qui nous échappe dans nos vies nomades.

Ses réflexions prennent tour à tour la forme de tableaux colorés, d'assemblages textiles ou d'installations. L'univers de l'artiste est empreint de poésie. Dans son atelier, le bric à brac bouillonne de photos, d'objets, de papiers et tissus chinés, de pinceaux et pots de pigments, de petits riens glanés ici et là. Dans l'attente, prêts à raconter des histoires. Celles qui se vivent dans la sphère privée et qui s'entremêlent à la mémoire collective.

L'exposition est visible jusqu'au 22 décembre sur rendez-vous, au lycée Louis Feuillade, 49 rue Romain Rolland, Lunel.